DB HENRI III. [i588]                            379
Comme de fait il y trempa long-tems, et en fit Bussy Le Clerc une bonne lessive.
Pierre Versoris, avocat, ayant entendu les nouvelles de la mort de ces deux princes, se saisit si fort qu'il en mourut le lendemain de Noël. Il étoit tellement Ligueur et amateur du duc de Guise, qu'il voulut embrasser son portrait avant que de mourir, l'appellant bon prince; et ayant pris celui du Roy, qu'il appella tyran, le rompit et mit en pieces.
Le jeudy 29, le peuple sortant l'après-dînée du sermon que le docteur Lincestrc avoit fait à Saint­Barthelemy, étoient les prieres, arracha de furie les armoiries du Roy, qui étoient au portail de l'eglise, [entre les festons de lierre;] les brisa, jetta dans le ruis­seau, et foula aux pieds, animés de ce que le prédi­cateur qu'il venoit d'ouir avoit dit que ce vilain Hé-rodes ( ainsi les prédicateurs avoient anagrammatizé le nom de Henry de Valois (0) n'étoit plus leur roy, eu égard au parjure, déloyautés et tueries par lui commises envers les catholiques. Les gens de bien manquans de courage, les mutins prirent le dessus.
[1589] ^-e Prem-er de janvier, Lincestre, après son sermon dans l'eglise de Saint-Barthélemy, exigea de tous les assistans le serment, en leur faisant lever la main, d'employer jusqula derniere goutte de leur sang et jusqu'au dernier denier de leur bourse, pour venger la mort des deux princes lorrains massacrés pal­lé tyran dans le château de Blois, à la face des Etats.
(1) Henry de Valois .♦•Les deux mots vilain Hé rodes se rencontroient dans ceux de Henri de Valois. On imprima en 158g un recueil des anagrammes satiriques faites sur le nom du roi Henri in, et chaque anagramme etoit accompagnée cie quatre vers.
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